F.7. L’épître aux Romains

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Début de l’épître aux Romains – Papyrus du 4e siècle

Cette épître est la plus longue des lettres de l’Apôtre, avec 16 chapitres. C’est aussi certainement la plus majestueuse. Les grands combats qui ont suscité les épîtres aux Galates et aux Corinthiens sont terminés. C’est dans la paix retrouvée que Paul peut, avec sérénité, livrer une synthèse admirable du mystère du Salut.

Quatre parties peuvent être distinguées dans cette lettre :

  • Les chapitres 1 à 8 : l’exposé théologique du mystère du Salut
  • Les chapitres 9 à 11 : le problème du salut d’Israël
  • Les chapitres 12 à 15 : exhortation et questions diverses
  • Le chapitre 16 : les salutations
Les chapitres 1 à 8 :

L’exposé théologique du mystère du Salut

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Icône de St Paul

Il nous faut entrer dans cette épître par la porte majestueuse de la salutation initiale :

« Paul, serviteur du Christ Jésus, apôtre par vocation, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu, que d’avance il avait promis par ses prophètes dans les saintes Écritures, concernant son Fils, issu de la lignée de David selon la chair, établi Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection des morts,

Jésus Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu grâce et apostolat pour prêcher, à l’honneur de son nom, l’obéissance de la foi parmi tous les païens, dont vous faites partie, vous aussi, appelés de Jésus Christ,

à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, aux saints par vocation, à vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ. » (Rm 1,1-7)

Paul évoque ensuite son désir de venir à Rome. II confie que ce désir l’habite depuis longtemps, mais qu’il a été empêché jusque-là de venir. On ne sait pas s’il fait allusion aux simples aléas de la vie, ou si un projet plus concret a été empêché par des circonstances particulières. Quoiqu’à la fin de la lettre, Paul laisse entendre que ce sont les nécessités de l’évangélisation qui l’ont empêché de venir plus tôt à Rome (Rm 15,20-22).

Puis commence un grand développement théologique sur la « justification », c’est-à-dire l’œuvre de Dieu par laquelle il rend « juste » les hommes.

Le point de départ est le constat implacable que tous les hommes sont pécheurs, les païens comme les Juifs ; les païens pour leur incroyance et leurs pratiques indignes, mais aussi les Juifs qui, tout en ayant reçu par Moïse la Loi de Dieu, y sont profondément infidèles.

Vient alors la première conclusion. La Loi ne sauve pas. Elle « ne fait que donner la connaissance du péché » (Rm 3,20). Et, en citant le Psaume 52 : « Il n’est pas de juste, pas un seul » (Rm 3,10). Ce qui sauve et rend juste l’homme pécheur, c’est la foi en Jésus-Christ.

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Richard Harris dans le film « Abraham »

Paul illustre ensuite son propos par l’exemple d’Abraham. « Que dit en effet l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et ce lui fut compté comme justice » (Rm 4,3). Mais Paul montre que la bénédiction que reçoit le patriarche ne vient pas de ses œuvres puisqu’il a été déclaré « juste » avant sa circoncision. Elle lui vient de Dieu à cause de sa foi ! « Or quand l’Écriture dit que sa foi lui fut comptée, ce n’est point pour lui seul ; elle nous visait également, nous à qui la foi doit être comptée, nous qui croyons en celui qui ressuscita d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rm 4,23-25).

Puis Paul fait un magnifique parallèle entre Adam et Jésus.

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Icône du Christ, nouvel Adam

Adam, le premier homme tombé dans le péché, est celui par qui le péché a passé à tous les hommes, par qui les hommes se sont faits ennemis de Dieu, par qui la mort est entrée dans le monde.

« Mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous ». (Rm 5,8) L’amour que Dieu porte aux hommes est sans mesure par rapport à leurs péchés. Alors le Christ Jésus est le nouvel Adam, qui a obéi là où l’autre avait désobéi, qui a réconcilié avec Dieu ceux qui étaient ses ennemis, qui a rendu justes les injustes, qui a répandu sur les morts la grâce de Dieu qui les fait vivre. « Où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20).

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Un baptême (littéralement : « immersion ») d’adulte

Cette grâce qui surabonde est donnée aux hommes par le Baptême. « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6,4). Car l’enjeu, pour nous, est de mener une vie nouvelle. Notre être de péché est mis à mort avec le Christ pour qu’un homme nouveau, créé dans le Christ vive éternellement. Cet homme nouveau n’est plus esclave du péché et de toutes les tendances mauvaises qu’il suscite en nous. Mais il vit de la vie de Dieu en aimant comme Dieu aime.

Paul s’en prend ensuite à la Loi, objet d’orgueil pour les Juifs (on se rappelle la tirade enflammée de l’épître aux Galates sur ce sujet). Oui, la mort et la Résurrection de Jésus délivrent du joug de la Loi. Celle-ci n’est pas mauvaise en soi : elle est donnée par Dieu ! Mais il ne faut pas lui demander ce qu’elle ne peut donner. La Loi révèle en l’homme la loi de péché qui l’habite, mais ne l’en délivre pas.

Il faudrait lire in extenso tout le chapitre 8, qui arrive en conclusion de tout ce développement. Plus qu’en conclusion, en ruissellement de lumière ouvrant la porte du Ciel. Le salut de notre humanité, corps, âme et esprit, est réalisé en Jésus Christ. Ce salut nous atteint et nous transforme dans et par le Saint Esprit, qui fait de nous des fils dans le Fils Bien-aimé. Tout n’est pas encore complètement accompli en nous, mais cette force de salut est à l’œuvre. Toute l’espérance chrétienne rayonne à travers ces lignes de feu.

« Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38-39).

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Les chapitres 9 à 11 :

Le problème du salut d’Israël

Après le sommet atteint à la fin du chapitre 8, on est un peu étonné de retomber tout de suite avec des mots très forts comme « tristesse » et « anathème ». Il est probable que ces 3 chapitres constituaient un enseignement spécifique de Paul sur le sujet particulier du rejet massif de Jésus par le peuple d’Israël. Paul aurait écrit cet enseignement avant la lettre aux Romains, et l’y aurait joint parce qu’il y voyait un intérêt.

De quoi est-il question ? La douleur de Paul est de constater que la grande majorité du peuple Juif n’a pas reconnu Jésus comme le Messie attendu. Pourquoi ?…

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Le chandelier et les trompettes du Temple de Jérusalem, emportés à Rome après 70 – Arc de Titus – Rome

Après des années de réflexion, Paul livre sa réponse : le peuple d’Israël est désobéissant et rebelle. Toute son histoire le manifeste. Et l’attitude de Dieu a toujours été la même : rejet ou abandon pour faire prendre conscience de l’endurcissement, puis manifestation de la fidélité de Dieu et de sa miséricorde. Car Dieu n’abandonne jamais son peuple. Il restera toujours le peuple élu et bien-aimé. Tous les premiers chrétiens, qui sont juifs, manifestent cette fidélité. Et le rejet temporaire de la majorité du peuple d’Israël a pour but de permettre à l’ensemble des nations d’accueillir le Christ Sauveur. Alors, Israël accueillera le Christ. « Je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez en votre sagesse : une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des païens, et ainsi tout Israël sera sauvé » (Rm 11,25-26).

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Les oliviers, peut-être bimillénaires, de Gethsémani – Jérusalem

Paul emploie la comparaison de l’olivier franc (Israël), qui a été émondé, sur lequel on a greffé les branches de l’olivier sauvage (les nations païennes). Mais Israël sera sauvé, et se convertira un jour au Christ. « Si toi tu as été retranché de l’olivier sauvage auquel tu appartenais par nature, et greffé, contre nature, sur un olivier franc, combien plus eux, les branches naturelles, seront-ils greffés sur leur propre olivier ! » (Rm 11,24). Et cette conversion sera une bénédiction pour le monde entier, « une résurrection d’entre les morts » (Rm 11,15).

Ainsi le rejet temporaire d’Israël doit-il manifester le pardon universel de Dieu. « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde » (Rm 11,32).

Les chapitres 12 à 15 :

Exhortation et questions diverses

Ces quatre chapitres sont une suite d’exhortations à mener une vie digne du disciple du Christ en s’établissant dans des rapports mutuels sanctifiés, c’est-à-dire remplis d’amour.

F07 A9« Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachés au bien ; que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants, […] prenant part aux besoins des saints, avides de donner l’hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure. » (Rm 12,9-15)

« Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même ; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. Car le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Rm 14,7-9).

Paul invite encore à respecter les autorités civiles, à payer l’impôt. Reprenant un thème de la 1ère lettre aux Corinthiens, il invite à la liberté et à la charité concernant les interdits alimentaires. En toute chose, il convient de garder les yeux sur le Christ. « Que le Dieu de la constance et de la consolation vous accorde d’avoir les uns pour les autres la même aspiration à l’exemple du Christ Jésus, afin que d’un même cœur et d’une même bouche vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Aussi soyez accueillants les uns pour les autres, comme le Christ le fut pour vous à la gloire de Dieu. » (Rm 15,5-7)

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Copie d’écran de Google Earth

Cette partie se termine par la mention des projets de Paul. L’Achaïe et la Macédoine ayant résolu de partager leurs biens avec les chrétiens de Jérusalem, Paul doit accompagner cette offrande jusqu’en Terre Sainte. Puis son désir est d’aller en Espagne, conformément à son principe d’annoncer l’Évangile là où personne ne l’a encore proclamé. Mais sur la route de l’Espagne, Paul espère fort pouvoir s’arrêter à Rome.

Paul pressent (avec raison) que son passage à Jérusalem pourrait être source de difficultés, et il se confie à la prière des chrétiens de Rome.

Le chapitre 16 :

Les salutations

Ce chapitre est étrange. Contrairement à son habitude, Paul salue un grand nombre de personnes, 27 exactement. Comment imaginer que Paul puisse connaître autant de monde à Rome, où il n’est jamais allé ?

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Saints Prisca et Aquilas

Certains pensent que ce chapitre serait un ajout de Paul à une copie de la lettre, qu’il aurait envoyée plus tard, depuis Rome, à une Église qu’il a fondée. Dans cette hypothèse, Tertius (Rm 16,22) serait le copiste de la lettre.

À quelle Église cette copie aurait-elle été envoyée ? Éphèse semble la plus probable. Paul a passé plus de 2 ans à Éphèse. Il y connaît donc beaucoup de monde. Il mentionne en premier la présence de Prisca et Aquilas (Rm 16,3), que nous avions laissés dans cette ville. Il y a aussi, juste après Prisca et Aquilas, Épénète, « prémices de l’Asie » (Rm 16,5) dont Éphèse est la capitale. Et il est possible que des membres de la famille de Paul, Andronicus, Junias et Herodion, s’y soient installés (Rm 16,7.11). (Mais à contrario de ce dernier argument, si Paul écrit de Rome, il a aussi auprès de lui Lucius, Jason et Sosipatros, qu’il appelle ses parents).

Autre argument en faveur de cette hypothèse : le manuscrit le plus ancien que nous ayons de l’épître aux Romains (écrit autour de l’an 200) comporte la prière finale avant les salutations, ce qui laisse penser que celles-ci sont un ajout ultérieur à la lettre.

Quelques perles extraites de l’épître aux Romains
  • Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus ; Dieu l’a exposé, instrument de propitiation par son propre sang moyennant la foi ; il voulait montrer sa justice, du fait qu’il avait passé condamnation sur les péchés commis jadis au temps de la patience de Dieu ; il voulait montrer sa justice au temps présent, afin d’être juste et de justifier celui qui se réclame de la foi en Jésus. (Rm 3,23-26)
  • L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. (Rm 5,5)
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L’Esprit Saint

  • À peine voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir ; mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. (Rm 5,7-8)
  • Où le péché a abondé, la grâce a surabondé. (Rm 5,20)
  • Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur. (Rm 6,23)
  • Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas… (Rm 7,19)
  • Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. (Rm 8,11)
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La résurrection des morts – Tympan de la cathédrale d’Amiens

  • Les versets Rm 8,14-17 sont si profonds qu’ils méritent d’être écoutés, dans la courte vidéo ci-dessous.

  • Que dire après cela ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur ? (Rm 8,31-32)
  • Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. (Rm 10,9)
  • Rm 12,1-5.9-21 : écoutons les paroles de feu de Paul nous exhorter à une vie pleine de sainteté !

  • La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude. (Rm 13,10)
  • Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la paix afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l’Esprit Saint. (Rm 15,13)
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Crucifix de St Damien – Assise

Quelques détails à relever de la lettre aux Romains
  • Rm 2,19-20 : « Toi qui te flattes d’être toi-même le guide des aveugles, la lumière de qui marche dans les ténèbres, l’éducateur des ignorants, le maître des simples, parce que tu possèdes dans la Loi l’expression même de la science et de la vérité… » N’est-ce pas le portrait de Paul, avant sa rencontre du Christ près de Damas?
  • Rm 15,25 : « Maintenant, je me rends à Jérusalem ». Cela semble indiquer que Paul est en train de faire route vers Jérusalem. Dans ce cas, la lettre n’a pas été écrite de Corinthe, mais de l’une des étapes du voyage de retour. Ce pourrait être Philippes car nous savons qu’il s’y est arrêté pour y passer la fête de Pâques (Ac 20,4-6). On peut aussi penser, vue l’ampleur de la lettre, que Paul ait commencé à écrire à Corinthe, et qu’il l’ait terminée à Philippes. Autre indice en cette faveur : au verset suivant, Paul mentionne la Macédoine avant l’Achaïe, ce qui laisserait penser qu’il n’est plus en Achaïe, mais en Macédoine.
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Saint Paul descendant de bateau – Kavala

  • Rm 15,30-31: Paul manifeste une inquiétude. Il demande qu’on prie pour lui « pour échapper aux incrédules de Judée » (les Juifs), et que « mon secours (la collecte) soit agréé des saints » (les disciples de Jérusalem). Il semble donc que Paul se sente menacé par les Juifs, et peu à l’aise avec les chrétiens de Jérusalem.

La suite va, en effet, montrer que cette inquiétude n’est pas sans fondement :

  • Ac 21,20-24 : Jacques, évêque de Jérusalem va pousser Paul à assumer les frais de clôture de vœux de plusieurs personnes. C’est une démarche religieuse juive. La raison invoquée : des dizaines de milliers de Juifs se sont convertis au christianisme, tout en restant de zélés partisans de la Loi. Or, ils ont entendu dire que Paul pousse à l’abandon de la Loi de Moïse et de la circoncision. Paul doit montrer que tel n’est pas le cas. Par diplomatie, Paul va faire ce que Jacques propose.
  • La suite, avec l’arrestation de Paul, va montrer que les Juifs gardent une rancune très forte à l’égard de Paul. Ils vont jusqu’à monter un complot pour l’assassiner (Ac 23,12). Paul ne leur échappera qu’en faisant appel à l’empereur (Ac 25,11).

Ainsi, tout en partant vers Jérusalem, Paul sent monter en lui la conscience qu’il va au-devant d’épreuves importantes. Ac 20,22-23 : « Et maintenant voici qu’enchaîné par l’Esprit je me rends à Jérusalem, sans savoir ce qui m’y adviendra, sinon que, de ville en ville, l’Esprit Saint m’avertit que chaînes et tribulations m’attendent. » Ces paroles sont prononcées à Milet, quelques semaines après que Paul ait écrit la lettre aux Romains.

Les salutations du chapitre 16

Le chapitre 16 de l’épître aux Romains est le lieu du Nouveau Testament comportant le plus de noms propres, dont la plupart ne sont connus que par ce texte. Ce sont tous des chrétiens de la première ou seconde génération. Des liens familiaux les unissent parfois. Ils sont nos frères aînés dans la foi, des chrétiens comme nous. (On trouvera dans la page « L’entourage de Paul » la liste des personnes nommées ayant eu un contact avec Paul, ainsi que l’ensemble des références bibliques les concernant).

  • Celle que Paul recommande.
    • Phœbé, diaconesse de l’Église de Cenchrées. Elle semble accompagner le porteur de la lettre pour que Paul la recommande et demande de l’accueillir. Elle fut « une protectrice pour nombre de chrétiens et pour moi-même (Paul) »
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Phœbé

  • Ceux que Paul salue.
    • Prisca et Aquilas, « mes coopérateurs dans le Christ Jésus », et l’Église qui se réunit chez eux. On apprend que Prisca et Aquilas ont risqué leur vie pour sauver celle de Paul. Est-ce une allusion à cette grande épreuve survenue à Éphèse, où Paul a failli mourir, et dont il parle en 2 Co 1,8 ?
    • Épénète« prémices de l’Asie ». C’est peut-être un des douze hommes baptisés par Paul en Ac 19,1-7.
    • Marie, une chrétienne engagée « qui s’est fatiguée » au service.
    • Andronicus et Junias, parents de Paul, et compagnons de captivité (laquelle ?), qui se sont convertis au Christ avant Paul. Paul leur donne le titre d’apôtres (c’est à dire : envoyés).
    • Ampliatus, qui est cher au cœur de Paul.
    • Urbain, coopérateur de Paul.
    • Stachys
    • Apelle, « qui a fait ses preuves dans le Christ ».
    • Ceux de la maison d’Aristobule.
    • Hérodion, parent de Paul.
    • Ceux de la maison de Narcisse
    • Tryphène et Tryphose, « qui se fatiguent dans le Seigneur ».
    • Persis, une femme qui est chère au cœur de Paul.
    • Rufus, appelé « élu dans le Seigneur », et sa mère que Paul appelle « la mienne ».
    • Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas et les frères avec eux. Ils forment peut-être une « église de maison », c’est-à-dire un groupe de chrétiens se réunissant chez l’un d’eux.
    • Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, Olympas et les saints qui sont avec eux. Là encore, il peut s’agir d’une « église de maison ». Ou bien sont-ils tous d’un village des environs.
    • Éraste, trésorier de la ville
    • Quartus
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Le martyre de Stachys, Urbain et Ampliatus – Menologion de Basil II

  • Ceux qui sont avec Paul et qui saluent avec lui.
    • Timothée, appelé « mon coopérateur ».
    • Lucius, Jason et Sosipatros, parents de Paul.
    • Tertius, qui a écrit la lettre (est-il le secrétaire de Paul, ou le copiste, à Rome ?).
    • Caïus (ou Gaïus), qui est l’hôte de Paul « et celui de l’Église entière ».
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Portrait de Terentius Neo et de sa femme – Pompéi – Ceux à qui s’adresse Paul devaient leur ressembler