H.7. Saint Paul-hors-les-murs
Le « trophée » de l’Apôtre
Paul est décapité, selon la tradition, aux Eaux salviennes.
Toujours d’après la tradition, le corps de Paul est réclamé par une femme appelée Lucina, une matrone romaine appartenant à la communauté chrétienne, et qui possédait un domaine agricole le long de la Via Ostiense, à 4 km des Eaux salviennes, propriété adjacente à une nécropole. Lucina l’enterre dans la tombe familiale près d’un vignoble sur les rives du Tibre. Sa tombe étant celle d’un citoyen romain, elle n’a pas à être cachée et devient rapidement un lieu de vénération des chrétiens. Le pape Anaclet (79-91) y fait construire un oratoire funèbre appelé « tropaeum » (trophée), comme sur la tombe de Saint Pierre.
C’est sur cette tombe originelle que fut construite ensuite la majestueuse basilique St Paul-hors-les-murs.
Un texte du 3e siècle, cité au 4e siècle par l’historien Eusèbe de Césarée, mentionne déjà le « trophée » de l’Apôtre.
Ainsi donc, cet homme (Néron) qui a été proclamé ennemi de Dieu, au premier rang parmi les plus grands, poussa la présomption jusqu’à assassiner les apôtres. On raconte que, sous son règne, Paul eut la tête coupée à Rome même et que semblablement Pierre y fut crucifié et ce récit est confirmé par le nom de Pierre et de Paul qui jusqu’à présent est donné aux cimetières de cette ville. C’est ce qu’affirme tout autant un homme ecclésiastique, du nom de Gaïus, qui vivait sous Zéphyrin (Pape de 198 à 217), évêque des Romains. Discutant par écrit contre Proclus, le chef de la secte cataphrygienne, il dit à propos des lieux où furent déposées les dépouilles sacrées des dits apôtres, ces propres paroles :
Pour moi, je peux montrer les trophées des apôtres. Si tu veux aller au Vatican ou sur la voie d’Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé cette Église.
Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, 25
La tombe de Paul
Les 9 illustrations suivantes se trouvent à St Paul-hors-les-murs. Elles permettent de reconstituer l’histoire de la tombe de St Paul (cliquez sur les côtés pour faire défiler les illustrations et leurs explications)
La basilique actuelle de St Paul-hors-les-murs
Après l’incendie de 1823, une nouvelle basilique est construite, sur le même plan.
St Paul-hors-les-murs
Atrium
Façade
La « Porte Sainte »
La nef principale
Mosaïque de l’abside
Arc de triomphe
La confession de St Paul
Le sarcophage de St Paul
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St Paul-hors-les-murs
Copie d’écran de Google Earth, donnant une vue d’ensemble de la basilique. -
Atrium
Nous y entrons par l’atrium. -
Façade
Sur la façade de la basilique, le Christ en gloire trône entre St Pierre et St Paul. Au registre inférieur les 4 fleuves du Paradis (Genèse 2,10-13) sont interprétés comme les 4 Évangiles qui abreuvent toute l’humanité. Le Christ – Agneau de Dieu en est la source unique ; il est entouré de 12 brebis symbolisant les 12 Apôtres. Les 4 grands prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel sont représentés en-dessous. -
La « Porte Sainte »
Sur la droite de la basilique se trouve la « Porte Sainte », ouverte lors des années saintes. (photo : Dnalor01, License CC-BY-SA 3.0) -
La nef principale
(photo : Dnalor01, License CC-BY-SA 3.0) -
Mosaïque de l’abside
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Arc de triomphe
L’Arc de triomphe est situé à la verticale de la tombe de l’Apôtre. -
La confession de St Paul
La confession de St Paul : l’autel papal, protégé par le baldaquin, se trouve juste au-dessus du sarcophage de Paul. -
Le sarcophage de St Paul
Derrière la grille, au fond, le sarcophage de St Paul.
En 2008, de nouvelles investigations ont été menées à l’intérieur du sarcophage. Le Pape Benoit XVI en livre le résultat dans l’homélie qu’il prononce le 28 juin 2009, dans la basilique St Paul-hors-les-murs.
Extrait :
L’année commémorative de la naissance de saint Paul se conclut ce soir. Nous sommes recueillis auprès de la tombe de l’apôtre, dont le sarcophage, conservé sous l’autel papal, a été récemment l’objet d’une analyse scientifique approfondie : dans le sarcophage, qui n’a jamais été ouvert pendant tous ces siècles, a été pratiquée une toute petite ouverture pour introduire une sonde spéciale, à travers laquelle ont été relevées des traces d’un précieux tissu de lin de couleur pourpre, mêlé de fils d’or pur, et d’un tissu de couleur bleue avec des filaments de lin. On a également relevé la présence de grains d’encens rouge et de substances protéinées et calcaires. En outre, de tout petits fragments d’os, soumis à l’examen du carbone 14 par des experts ignorant leur provenance, ont résulté appartenir à une personne ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. Cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu’il s’agit de la dépouille mortelle de l’apôtre Paul. Tout cela remplit notre âme d’une profonde émotion.
Pape Benoît XVI
Le lien ci-dessous permettra à chacun de faire une magnifique visite virtuelle de la basilique.
H. Après le récit des Actes
Le « trophée »
Le mot « tropaeum » est la version latine du grec « tropaïon », signifiant : trophée, monument de victoire élevé, avec les armes prises sur l’ennemi, à l’endroit de la déroute.
Il est significatif de voir que les chrétiens parlent des monuments funéraires de Pierre et de Paul comme de « trophées ». Ce ne sont pas des morts, des vaincus, qui sont enterrés là. Ce sont des vivants, des vainqueurs, des martyrs (c’est à dire des témoins) de l’amour du Christ vainqueur de la mort.