D.1. D’Antioche de Syrie à Antioche de Pisidie
La dispute entre Paul et Barnabé
Paul reste toujours habité par le souci des communautés chrétiennes qu’il a fondées, ainsi qu’il l’exprimera plus tard dans sa 2e lettre aux Corinthiens (2 Co 11,28). Alors, de retour à Antioche, Paul dit à Barnabé : « Retournons donc visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont. » (Ac 15,36)
Et voilà que Barnabé voulait emmener avec eux son cousin Marc. Pour Paul, c’est hors de question, car il les avait quittés au débarquement en Pamphylie. L’irritation devient suffisamment grande pour que Paul et Barnabé se séparent. Après tout ce qu’ils ont vécu ensemble, cette séparation étonne. La sainteté est un chemin qui se trace progressivement dans le cœur de l’homme… En tous cas, le résultat, c’est qu’au lieu d’une expédition missionnaire, il y en aura deux :
- Barnabé emmène Marc avec lui. Ils partent pour Chypre (rappelons que Barnabé en est originaire).
- Paul prend avec lui Silas et décide de partir pour l’intérieur de l’Asie mineure.
Ci-dessous, voici l’ensemble de ce 2e voyage missionnaire que commence St Paul. Il ne sait pas, au départ, jusqu’où cela va le mener.
Sur les pas de Paul
Dans son récit, c’est en une phrase seulement que Luc fait arriver Paul et Silas à Lystres, après avoir traversé la Syrie et la Cilicie et être passé à Derbé (Ac 15,41- 16,1). Mais c’est un long voyage de 600 km, comportant la traversée de la chaîne du Taurus. Mettons nos pas dans ceux de l’Apôtre : ils empruntent la route marchande qui relie Antioche à Éphèse.
Nous partons d’Antioche de Syrie.
Les monts Nur
1ère partie du voyage
Golfe et plaine d’Issos
Vers Tarse
La voie romaine entrant à Tarse
La chaîne du Taurus
Vers le Taurus
Traversée du Taurus
Une dernière passe...
Les plaines de Lycaonie
Derbé
Lystres
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Les monts Nur
La route part vers le nord. Il faut franchir d’abord les monts Nur, appelés Amanos dans l’antiquité, qui séparent Antioche du golfe d’Issos. -
1ère partie du voyage
Voici quelques photos prises sur cette première partie du voyage avant de basculer vers le golfe d'Issos. -
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Golfe et plaine d’Issos
La route contourne ensuite le golf d’Issos et la plaine du même nom où Alexandre le Grand, roi de Macédoine, avait écrasé l’armée perse de Darius le 1e novembre 333 avant JC. -
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Vers Tarse
On traverse alors vers l’ouest la grande plaine conduisant à Adana et, plus loin, Tarse. On rencontre ici et là des monuments romains. -
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La voie romaine entrant à Tarse
Il est probable que les Apôtres aient fait une halte à Tarse, où Paul a passé son enfance. Ci-contre, la voie romaine entrant à Tarse, et le « puits de St Paul » où, peut-être, le jeune Saul est venu puiser. -
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La chaîne du Taurus
On reprend rapidement la route. Direction le nord, pour traverser la redoutable barrière de la chaîne montagneuse du Taurus. On trouve des morceaux remarquablement bien conservés de la voie romaine empruntée par Paul et Silas. -
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Vers le Taurus
La route est, aujourd’hui, plus facile qu’à l’époque. -
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Traversée du Taurus
On passe au pied des hauts sommets du Taurus. -
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Une dernière passe...
... permet d’accéder aux plateaux anatoliens. -
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Les plaines de Lycaonie
La route continue à présent vers l’ouest, à travers les plaines arides de Lycaonie en longeant la chaîne du Taurus qu'on laisse au sud. -
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Derbé
Et c’est enfin l’arrivée à Derbé, à 460 km d’Antioche. -
Lystres
Après avoir rencontré cette communauté chrétienne et l’avoir affermie, Paul et Silas se rendent ensuite à Lystres, à 142 km de là.
Timothée
Icône de St Timothée
À Lystres, Paul retrouve le jeune Timothée, fils d’une mère juive, Eunice, et d’un père grec dont nous n’avons pas le nom. Nous savons aussi que la grand-mère de Timothée s’appelle Loïs (2 Tim 1,5). Eunice et Loïs font sans doute partie des premières chrétiennes de la ville, et tous « les frères (les chrétiens) de Lystres et d’Iconium lui rendaient bon témoignage » (Ac 16,2).
Paul souhaite s’adjoindre Timothée dans sa mission. Pour rendre son apostolat possible auprès des Juifs, il le circoncit. Une fois rétabli de cette opération, voilà Timothée adjoint à Paul et Silas. C’est le début d’une longue et fidèle amitié avec Paul et d’une fructueuse collaboration missionnaire.
Bien que les Actes des Apôtres ne le mentionnent pas explicitement, il est fort probable que Paul et ses compagnons se rendent ensuite à Iconium, à 38 km de Lystres,…
Konya – Iconium
… puis à Antioche de Pisidie, à 180 km d’Iconium.
St Luc, qui ne perd pas de vue son objectif qui est de montrer la propagation de l’Évangile, précise que partout, Paul transmet les décisions des Apôtres, et que les Églises « devenaient solides dans la foi et grandissaient en nombre » (Ac 16,5).
Antioche de Pisidie
D. 2e voyage missionnaire
Le massif du Taurus
La chaîne des monts Taurus (en turc Toros Dağları) s’étend en courbe du lac d’Eğirdir à l’ouest aux sources de l’Euphrate à l’est. Elle fait 600 km de longueur et culmine à 3 756 m. De nombreux sommets y culminent entre 3 000 et 3 700 m d’altitude.
Il s’agit d’une chaîne calcaire, qui s’est érodée pour former des paysages karstiques avec des chutes d’eau, des rivières souterraines et les plus grandes grottes d’Asie.
Le Tigre prend sa source dans les monts Taurus.
Au Proche-Orient ancien, le taureau était généralement le symbole des dieux de l’orage, d’où le nom de ces montagnes. En effet, les orages torrentiels de ces montagnes étaient considérés par les anciens Syriens comme l’œuvre du dieu de l’orage, Adad, pour faire gonfler et déborder le Tigre et l’Euphrate afin de fertiliser le pays. Nombre de temples dédiés au dieu de l’orage se trouvaient dans ces montagnes.
(Source : Wikipedia)
Le massif du Taurus
Les portes de Cilicie
Les Portes de Cilicie (passage de Gülek), empruntées par Paul pour rejoindre Lystres, forment le principal passage à travers les monts Taurus, reliant les basses plaines de Cilicie et la côte méditerranéenne au haut plateau d’Anatolie. Elles débouchent à 44 km au sud de Tarse.
Formées par les gorges étroites de la rivière Gökoluk, elles ont été longtemps uniquement praticables par des caravanes de mules, interdisant, par leur étroitesse, l’accès aux véhicules. L’armée d’Alexandre le Grand avant la bataille d’Issos et les chevaliers de la première croisade empruntèrent ces Portes.
(Source : Wikipedia)
Les portes de Cilicie (copie d’écran de Google Earth)