B.2. Vers Paphos
Traversée de l’île de Chypre
Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle à Salamine, Barnabé, Saul et Marc traversent toute l’île jusqu’à Paphos.
On peut imaginer que la route qu’ils ont empruntée, longue de 190 km, longe la côté sud de l’île. Le centre de Chypre est en effet occupé par une chaîne de montagnes difficile à traverser.
Paphos : conversion de Sergius Paulus
La ville possède un sanctuaire renommé dédié à Artémis (déesse de la chasse dans la mythologie grecque). Elle s’enorgueillit aussi de se trouver près du lieu mythologique de naissance d’Aphrodite (déesse de l’amour et de la beauté).
À Paphos réside le proconsul, Sergius Paulus, qui gouverne l’île. Celui-ci, entendant parler des missionnaires qui se sont certainement adressés d’abord aux Juifs de la ville, les fait venir pour les entendre.
C’est alors qu’a lieu une rencontre mouvementée, qui conduira le proconsul à la foi.
Ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent là un magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus, qui était de l’entourage du proconsul Sergius Paulus, homme avisé. Ce dernier fit appeler Barnabé et Saul, désireux d’entendre la parole de Dieu. Mais Elymas le magicien – ainsi se traduit son nom – leur faisait opposition, cherchant à détourner le proconsul de la foi.

St Paul devant le proconsul – Raphaël
Alors Saul – appelé aussi Paul –, rempli de l’Esprit Saint, le fixa du regard et lui dit : « Être rempli de toutes les astuces et de toutes les scélératesses, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu donc pas de rendre tortueuses les voies du Seigneur qui sont droites ? Voici à présent que la main du Seigneur est sur toi. Tu vas devenir aveugle, et pour un temps tu ne verras plus le soleil. » À l’instant même, obscurité et ténèbres s’abattirent sur lui, et il tournait de tous côtés, cherchant quelqu’un pour le conduire. Alors, voyant ce qui s’était passé, le proconsul embrassa la foi, vivement frappé par la doctrine du Seigneur. (Ac 13,6-12)
Saul change de nom
À partir de cet épisode se produisent deux changements importants dans la rédaction des Actes des Apôtres :
Est-il possible que ce changement de nom n’ait aucun rapport avec le nom du proconsul Sergius Paulus ? Est-il possible que ce soit un hasard ? Certes, les Actes ne disent rien de plus. Mais on ne peut s’empêcher de penser que Sergius Paulus a noué une relation privilégiée avec Saul. Celui-ci a vivement impressionné le proconsul, non seulement par la rencontre avec Elymas, mais aussi par la force de sa parole.
Il arrivait que, lorsqu’un haut personnage « adoptait » une personne, il en faisait comme un fils, lui donnant jusqu’à son nom. Le proconsul, conscient d’avoir été sauvé par la foi que Paul proclamait l’aurait-il « adopté » en lui donnant son nom ? Ce nom d’un proconsul (donné à Saul qui était citoyen romain) pouvait constituer aussi un « sésame » dans le monde romain.
Sergius Paulus possédait sans doute un domaine à Antioche de Pisidie. On y a retrouvé une stèle avec l’inscription « Sergius Paulus le jeune » (peut-être son fils, ou bien lui-même).

Stèle portant le nom du proconsul, conservée au musée de Yalvaç, la ville actuelle construite près des ruines d’Antioche de Pisidie
On peut penser que c’est la raison pour laquelle Paul et Barnabé vont se rendre dans cette région, munis sans doute de lettres de recommandations qui permettent d’être accueillis dans cette région, et peut-être invités par Sergius Paulus lui-même.
L’événement de Paphos a changé l’équilibre du groupe. Dans l’esprit de Luc, Paul prend la direction. D’ailleurs, n’est-ce pas Paul qui orientera la suite de l’itinéraire de la mission ?
Sur les pas de Paul
Le Troodos
En route vers l'ouest
Le port de Paphos
Les tombes des rois
Maison de Dionysos
Maison d’Aion
Maison d’Aion
Maison de Thésée
Petit odéon
Le « pilier de St Paul »
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Le Troodos
Vue de la chaîne de montagnes du centre de Chypre : le Troodos (dont le point culminant se trouve à 1952 m d’altitude). -
En route vers l'ouest
Route longeant la mer, au sud de l’ile, près de Limassol. -
Le port de Paphos
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Les tombes des rois
Les tombes des rois sont des aménagements monumentaux creusés dans la roche. Certaines sont décorées de piliers doriques. Elles sont réparties sur une aire très vaste. Ces impressionnantes tombes rupestres remontent au IVe siècle av. J.-C. Ce sont celles de personnages de haut rang, et non de rois, mais leur magnificence a valu son nom au lieu. (Source : Unesco) -
Maison de Dionysos
Les fouilles ont mis au jour de magnifiques mosaïques des IIIe–Ve siècles, dans les maisons de Dionysos, d'Orphée et d'Aion ; la villa de Thésée, enfouie pendant seize siècles, est remarquablement conservée. Les mosaïques des villas de ces aristocrates sont considérées comme les plus belles de la partie orientale de la Méditerranée. La plupart d'entre elles figurent des scènes de la mythologie grecque. (Source : Unesco) -
Maison d’Aion
Dionysos -
Petit odéon
1200 places, construit au 2e siècle.
B. 1er voyage missionnaire
Paphos
Paphos est un site d’un intérêt universel exceptionnel du fait de ses origines extrêmement anciennes, intimement liées au culte et à la légende d’Aphrodite (Vénus), qui devint l’idéal par excellence de la beauté et de l’amour, inspirant écrivains, poètes et artistes. Dès le néolithique, dont nous avons conservé de nombreux témoignages archéologiques, on honorait à Chypre des divinités de la fertilité. Le temple d’Aphrodite est l’un des plus anciens de l’île et les mosaïques de Nea Paphos sont d’un type tout à fait rare, et comptent parmi les plus belles du monde méditerranéen. Les vestiges architecturaux de villas, de palais, de théâtres, de forteresses ainsi que les tombes à péristyle creusées dans le tuf présentent un intérêt considérable ; ce sont des jalons importants dans notre connaissance de l’architecture antique.
Palaipaphos (la vieille Paphos), l’un des centres de pèlerinage les plus connus du monde ancien, fut autrefois la cité-royaume de Chypre. C’est là que se trouvait le célèbre sanctuaire d’Aphrodite, dont les plus anciens témoignages remontent au XIIe siècle av. JC. C’est le plus important d’une série de sanctuaires semblables disséminés dans toute l’île. Sa prospérité prit fin aux IIIe-IVe siècles.
Un fort byzantin, construit à l’origine pour protéger le port, a été reconstruit par les Lusignan au XIIIe siècle. Démantelé par les Byzantins en 1570, il a été reconstruit par les Ottomans après qu’ils eurent pris l’île au XVIe siècle.
(Source : Unesco)
La naissance d’Aphrodite
Aphrodite est une déesse grecque associée à l’amour et à la sexualité.
Dans la Théogonie d’Hésiode (poète grec du VIIIe siècle av. JC) et selon la tradition la plus populaire, Aphrodite naît de la mer fécondée par le sexe d’Ouranos (dieu du vent), tranché par Cronos (dieu du temps) : « tout autour, une blanche écume sortait du membre divin. De cette écume une fille se forma ». Pour les Grecs, cette légende s’inscrit dans le nom même de la déesse : elle est « née de l’écume » (ἀφρός / aphrós).
Poussée par les vents, elle vogue jusqu’à Cythère, puis Chypre.
(Source : Wikipedia)
À environ 20 km de Paphos se trouve le site appelé « Petra tou Romiou », le lieu légendaire de naissance de la déesse.